Natures mortes

210814 JB-0967-HD 1

Note d'intention

Romain Gneouchev

En 2017, Rémy Bouchinet m’appelle et me dit qu’en écrivant un texte, Dédale d’un soupeur, mon visage lui était apparu, et que ce texte, nous irons le finir ensemble dans le Transsibérien. Nous sommes alors presque des inconnus l’un pour l’autre, je dis : « D’accord. ». Deux ans plus tard, nous sommes dans le train et la création de Dédale d’un soupeur est prévue pour Mai 2020.

C’est là, quelque part entre Moscou et Irkoutsk, alors que Rémy est sur la banquette du haut à écrire Chute(s), et que je suis allongé juste en dessous, apprenant le texte (achevé plus tôt que prévu) qu’il a écrit pour moi, que notre tandem auteur-metteur en scène est né.

J’imagine ce spectacle comme une invitation aux spectateur.ice.s à faire ce En 2017, Rémy Bouchinet m’appelle et me dit qu’en écrivant un texte, Dédale d’un soupeur, mon visage lui était apparu, et que ce texte, nous irons le finir ensemble dans le Transsibérien. Nous sommes alors presque des inconnus l’un pour l’autre, je dis : « D’accord. ». Deux ans plus tard, nous sommes dans le train et la création de Dédale d’un soupeur est prévue pour Mai 2020.

C’est là, quelque part entre Moscou et Irkoutsk, alors que Rémy est sur la banquette du haut à écrire Chute(s), et que je suis allongé juste en dessous, apprenant le texte (achevé plus tôt que prévu) qu’il a écrit pour moi, que notre tandem auteur-metteur en scène est né.

J’imagine ce spectacle comme une invitation aux spectateur.ice.s à faire ce voyage dans une conscience ballottée de souvenirs en souvenirs. Mettre le théâtre en action pour les plonger dans cette écriture. Il s’agirait de créer, au sens littéral du terme, une caisse de résonance pour ce texte. Utiliser juste ce qu’il faut d’artifices pour soutenir cette écriture très imagée sans l’enfermer tout à fait dans une fiction, car le texte n’a de cesse de rappeler à celui qui le dit que nous ne sommes qu’au théâtre (cf À propos de l’écriture).

Ce texte, de par sa puissance et son autonomie, demande une forme de retrait de la part du metteur en scène. C’est pour cela que j'ai tout de suite envisagé mon rôle de metteur en scène conjointement avec mon rôle d’acteur. J’imagine le cadre comme un prolongement des rêves que ce texte m’a éveillé à mesure que je l’apprenais. Un prolongement de ce chemin escarpé et glissant vers la folie, de cette suite de tableaux, de descriptions, de natures mortes, de ces souvenirs que l’on préférerait oublier, et de ces pensées obsessionnelles rappelant la trilogie de Beckett (Molloy, Malone meurt, L’Innomable). Ce texte est l’impossible rencontre entre Sade, Beckett, et un auteur décrivant des paysages qu’il aimerait avoir vu. dans une conscience ballottée de souvenirs en souvenirs. Mettre le théâtre en action pour les plonger dans cette écriture. Il s’agirait de créer, au sens littéral du terme, une caisse de résonance pour ce texte. Utiliser juste ce qu’il faut d’artifices pour soutenir cette écriture très imagée sans l’enfermer tout à fait dans une fiction, car le texte n’a de cesse de rappeler à celui qui le dit que nous ne sommes qu’au théâtre (cf À propos de l’écriture).

Ce texte, de par sa puissance et son autonomie, demande une forme de retrait de la part du metteur en scène. C’est pour cela que j'ai tout de suite envisagé mon rôle de metteur en scène conjointement avec mon rôle d’acteur. J’imagine le cadre comme un prolongement des rêves que ce texte m’a éveillé à mesure que je l’apprenais. Un prolongement de ce chemin escarpé et glissant vers la folie, de cette suite de tableaux, de descriptions, de natures mortes, de ces souvenirs que l’on préférerait oublier, et de ces pensées obsessionnelles rappelant la trilogie de Beckett (Molloy, Malone meurt, L’Innomable). Ce texte est l’impossible rencontre entre Sade, Beckett, et un auteur décrivant des paysages qu’il aimerait avoir vu.